Qu’il fait bon voyager au pays du bétel, du tanaka et des longis; au carrefour de l’Inde et de l’Asie du Sud-est. Les gens, la nourriture, les logements, la religion… tout respire le mélange de ces cultures. Le Myanmar n’est pas un pays sans difficultés ou défauts. Les coupures d’électricité sont monnaie courante et la qualité de l’internet est souvent mauvaise, mais il serait mal venu de s’en plaindre quand on sait par où est passé ce pays depuis près de 60 ans et à quelle vitesse il évolue. La gastronomie locale est un petit point faible selon ce que nous avons vu. Par contre, on trouve un peu partout des restaurants indiens, chinois, italiens, thaïlandais et j’en passe. De bien maigres désagréments comparés aux belles surprises que nous a réservé ce pays.

L’anglais est assez répandu (au moins pour les choses de base) ce qui facilite grandement les choses. De notre côté nous avons appris les basiques du birman. J’ai été rapidement conquis par l’honnêteté des gens. Nous n’avons pas payé trois fois trop cher notre premier taxi, nous n’avons pas reçu une facture de restaurant ridicule parce que nous avions oublié de demander les prix avant de nous asseoir ou été surfacturés par notre hôtel pour réserver un taxi. Non! Nous avons reçu les meilleurs conseils pour répondre à nos besoins avec un sourire franc. Nous avons trouvé un taxi encore moins cher que le tarif estimé par l’hôtelier, et ce, sans négocier.

Yangon est une métropole où les scooters sont interdits pour le plus grand bien des piétons. La ville abrite des grands espaces verts et de nombreuses ruelles calmes. Elle se lève tôt et se couche tôt. C’est assez reposant. Dans cette métropole comme dans le reste du pays, les gens sont souriants. Souriez à quelqu’un et son visage s’illuminera.

Le passage en volontariat/méditation a grandement contribué à forger la belle impression que nous laisse ce pays. Pendant une semaine, nous n’avons reçu que sourires et remerciements pour notre présence. Sans parler du gîte, du couvert et de l’introduction à la méditation. De surcroît, étant dans un milieu de bénévoles et de « réfugiés de la vie », il était quasiment inutile de marchander nos achats. Pour la première fois de notre tour du monde, nous étions très entourés. Nous étions en contact permanent avec les patients bien entendu, mais aussi une vingtaine d’autres voyageurs au long cours de personnalités très diverses avec lesquels nous pouvions partager nos expériences. C’est avec cette bande d’expatriés que nous avons pri une pause de volontariat pour célébrer un Noël unique et sans électricité. Il n’a pas été facile de quitter cette bulle pour poursuivre notre route.

C’est sur le site dit de la « roche d’or » que nous avons passé le Nouvel An. Là, nous n’avons presque pas vu d’Occidentaux. Le 1er janvier, pendant les quatre heures d’ascension jusqu’à ce monument sacré du bouddhisme, nous n’avons reçu que saluts, sourires, chants et égoportraits (le mot français pour Selfie). L’objectif suivant, c’était une randonnée de trois jours entre Talaw et le lac Inlé. La prise en charge des guides et l’accueil dans les villages ont été exemplaires. Sans parler des sourires rencontrés tout au long de la route et des repas variés, goûteux et copieux qui étaient servis. Nous avons eu la chance d’avoir un groupe agréable pour partager ces quelques jours. Comme ce séjour birman se déroule sous le signe des contacts humains, nous avons retrouvé certains volontaires de Thabarwa à Nyaungshwe.

Il aura fallu attendre près de dix jours et la fréquentation des lieux plus touristiques pour commencer à expérimenter quelques entourloupes, surfacturations et sollicitations insistantes (where do you come from?) Rien de grave, mais suffisamment pour soulever en moi des interrogations sur ce que devrait être mes voyages et comment minimiser la propagation de l’inéluctable gangrène que représente le tourisme de masse.

C’est en route vers Bagan (la cité des temples) et au rythme d’une musique pop birmane que je me réjouis de poursuivre notre périple dans ce pays qui m’a d’ores et déjà conquis.