Pour finir ce tour du monde, nous avons passé près d’un mois en France. C’est une étape un peu particulière forcément. C’est mon pays, Gab y est déjà venue à plusieurs reprises et chaque étape n’était qu’un prétexte pour voir des amis ou de la famille. Donc, tout était plus facile. Que ce soit pour aller aux toilettes, commander un café, dormir ou simplement discuter. Nous l’avons réalisé maintenant, ce passage en Europe était une belle transition avant de rentrer au Québec.

C’est le modèle de société dans lequel nous avons été élevés donc, à quelques exceptions près pour Gab, rien de trop exotique. Par moment, ça fait du bien. Il n’en reste pas moins que c’est toujours un plaisir pour nous de visiter ce pays. D’en découvrir chaque fois de nouveaux petits morceaux pour se rendre compte de sa grande richesse. Cette année nous aurons découvert la bourgogne, le pays rennais, Saint-Malo et le Mont-Saint-Michel. J’aurais emmené Gab dans l’arrière-pays du Castellet, à Cannes, Nice et Giens. Peu de chose comparée à tout ce que je voudrais lui montrer encore.

Pour ma part, c’est ma digestion qui aura été la plus dépaysée. Il faut se rendre à l’évidence, la gastronomie française est plutôt riche et on lève bien le coude. Alors après une longue période de plats végétariens sans trop d’alcool, les repas de famille ont un peu surpris mon estomac. Il m’aura fallu un temps d’adaptation tout comme au Vietnam, en Inde ou au Kenya. Avec tous les a priori que l’on a sur la nourriture en voyage, j’ai trouvé ça intéressant de remettre les choses en perspectives.

Autre mise en perspective : l’accueil des Français. Il y a quelques années, j’avais une image d’une France assez peu accueillante avec les touristes. J’ai changé d’avis. À de rares exceptions, lors de mes derniers séjours, j’ai rencontré beaucoup de sourires, de bonnes volontés et de gentillesse. J’ai même assisté à des mouvements de solidarité collective encourageants. Encore une fois, j’ai l’impression qu’en bon français j’ai tendance à être très critique, parfois trop, avec les autres, avec les Français et avec moi-même.

Après 29 jours, il était temps de partir. Les arbres nus à notre arrivée au Castellet produisaient leurs premiers fruits à notre départ. Les fleurs avaient éclos un peu partout et nous pouvions ramasser les premiers légumes. Notre tâche était accomplie, nous avions ramené le printemps d’Israël. Que nous restait-il d’autre à faire que de plier bagage pour continuer de répandre le printemps. Le Québec en avait bien besoin lui aussi. Alors, une fois tous les cadeaux emballés, il ne nous restait plus qu’à compléter la boucle et prendre notre dernier vol de ce long périple : direction Montréal. Nous avions un tour du monde à achever.