Il faut bien l’avouer, le Vietnam nous est rentré dedans assez fort. Après deux mois de destinations en plein air plutôt calmes, les villes Vietnamiennes nous ont prises au dépourvu. Par manque de préparation, par méconnaissance du pays, par manque de structures pour nous sortir de là, nous avons passé près d’une semaine dans des villes envahies par les deux roues. Les premiers jours, à Saïgon, nous nous en sommes accommodés. L’attrait de la nouveauté et la découverte de la ville prenaient le dessus. Le musée, le Jardin botanique ou la maison Marou sont devenus des havres de paix salutaires. Le soir venu, c’est avec hâte que nous nous réfugions dans notre chambre pour échapper aux bruits, aux gaz d’échappements et aux sollicitations. Nous n’avons malheureusement pas pu prendre l’air dans le delta du Mékong. Suite à nos déboires avec les douanes vietnamiennes, il ne nous restait plus que trois semaines pour visiter le pays. Par conséquent, il fallait faire des choix.

C’est sur Da Lat que c’est porté notre choix pour une première étape en direction de Hanoï. Sans le savoir, j’ai marché sur les traces de mon grand-père. Je savais qu’il était venu au Vietnam. Je ne savais pas qu’il était basé dans le sud du pays et qu’il était venu se reposer à Da Lat. Je l’ai appris ressèment de ma tante M. Nous avons trouvé un peu de quiétude dans cette petite ville étudiante. D’abord dans les quartiers sur les hauteurs et dans les temples, ensuite lors d’une balade en retrait de la ville. Au centre, on trouve de nombreux petits cafés charmants ainsi que le marché qui semble occuper une place importante dans le quotidien de la bourgade. Mais, encore là, l’agitation des scooters est omniprésente, il est rare d’y échapper très longtemps. Nous voulions randonner dans l’arrière-pays, mais la pluie en a décidé autrement et nous a poussés vers notre destination suivante : Na Trang. L’impersonnelle Na Trang, l’agité Na Trang, Na Trang l’usine à touristes. Dans un voyage de ce type, parfois, un lieu vous plaît ou non au premier regard. Nous étions dans un train direction Da Nang dès le lendemain.

L’occasion, encore une fois de regarder défiler les paysages. En période de mousson, l’air est tellement humide qu’il est rare de voir à plus d’un kilomètre; et ne parlons pas du soleil. Une chape grise recouvre tout. Il pleut régulièrement et sous toutes les formes, de la bruine au déluge. Les plaines sont inondées et la végétation est florissante. Ça mérite d’être vu une fois dans une vie.

Arrivés à Da Nang après plusieurs expériences moyennes, des trajets en bus inconfortables et peu de douceur dans l’ensemble, le moral n’était pas au beau fixe. Le conseil des sages (Jeff et Gab) s’est réuni pour revoir le plan de voyage au Vietnam. Le nombre de transports et leurs durées ont été revus à la baisse. Des endroits, à priori plus calmes, ont été identifiés pour les étapes à venir. De nouveaux moyens de transport ont été répertoriés. Une analyse des points positifs et négatifs de ce début de parcours a été menée.

Cette première semaine ne restera pas sans conséquence sur l’impression générale de notre séjour, mais nous sommes déterminés à ne pas en rester là. Nous avions beaucoup d’attentes de ce séjour au Vietnam. Il est encore temps de les satisfaire. Pour le moment, le plan fonctionne bien. Un soupçon d’acclimatation et une pincée de meilleurs choix rendent déjà le voyage plus agréable.