J’ai bien failli tomber dans les lieux communs cette fois-ci. Ces sujets de conversation à propos desquels tout le monde a toujours quelque chose à dire. Je n’allais pas parler de météo ou de sport, mais de ce sujet très montréalais que sont « les cônes orange ». Pour les néophytes, ce terme désigne la signalisation utilisée par les travaux publics dans notre belle province. J’étais prêt à y aller de mon petit laïusse. J’avais même commencé à faire l’inventaire des lieux de course affectés par ce mal. J’ai finalement renoncé devant l’ampleur de la tâche et le peu d’intérêt du propos.

J’ai lu un jour que changer ses habitudes, même les plus petites, est un bon remède contre la dépression. Les entrepreneurs québécois seraient-ils subventionnés par l’assurance maladie ? Ces perturbations m’ont données l’opportunité de varier mes trajets. Par exemple, la semaine dernière, je suis parti de mon travail pour aller faire mes exercices fractionnés au parc Maisonneuve avant de rentrer au bercail. Le tout à la course évidemment. Une première très agréable. Un peu de motivation supplémentaire pour réaliser des exercices très exigeants. J’ai même gagné un peu de temps sur ma soirée.

Autre lieu commun, la météo ! Tant qu’à aller dans la facilité, allons y gaiement. Je pourrais vous en parler en long en large et en travers. Mais finalement, à quoi bon. En 2017, à Montréal, les températures ont fait le yoyo. Ce qui a donné une année très pluvieuse. Il a fallu choisir les bons jours et les bonnes heures pour sortir. Toutefois, les stratégies les plus élaborées n’auront pas toujours suffi. Je pense que je n’avais jamais autant couru sous la pluie que cette année. À plusieurs reprises, j’ai senti mes semelles glisser à l’intérieur de mes chaussures détrempées.

Parler des autres aussi c’est quelque chose que tout le monde a tendance à faire. Alors, pourquoi me priver. Courir accompagné me donne l’occasion de varier. Avec Gab en premier lieu. Elle sort tôt… très tôt. Et puis, nous avons des habitudes et des trajets différents. Bien souvent, je me laisse guider, ça facilite les choses. J’ai aussi été courir avec quelques amis cet été. Ça demande toujours un peu d’adaptation sur les horaires et les terrains de jeux, mais c’est agréable. C’est l’occasion de discuter un peu en courant. Il parait que c’est un très bon exercice. Autant pour le souffle que le moral, je crois.

Varier les heures, les lieux, les terrains, les conditions climatiques, les partenaires, les rythmes… autant d’antidépresseurs que j’ai consommés sans modération cet été. Parfois par choix, parfois contraint, mais toujours en y prenant plaisir (ou presque). Ça ne peut pas être mauvais d’être préparé à différents scénarios avant d’aller se taper 42,2 km à l’approche de l’automne ou, accessoirement, de partir courir sur les cinq continents.