Il m’a fallu quelques semaines de réflexions après le marathon de Boston pour me décider à participer à celui de Montréal. Au sortir de mes 42,2 kilomètres, comme d’habitude, j’avais dit “plus jamais ça”. Et puis, comme d’habitude, je me suis dit “oui, mais…” Grâce à Gab, j’ai pris le temps de réfléchir à mes motivations. Ce ne pouvait pas être simplement une envie de revanche sur une expérience amère. Ça l’est, je ne m’en cache pas. Depuis 20 ans, je suis régulièrement revenu avec succès sur des expériences insatisfaisantes. J’ai ainsi pu tourner des pages. J’ai pour objectif de finir cette épreuve en ayant eu du plaisir.

Ce qui m’amène aux autres motivations. Après trois demi-marathons ici (2011, 2012 et 2014), je vais courir mon premier marathon à domicile. Il se déroule quelques jours avant notre départ. Un peu comme un coup d’envoi. Et puis surtout, je pense que je suis accro à la course. Courir quatre fois par semaine c’est bien, mais à la longue c’est monotone. Un entraînement apporte plus de variété. C’est plus dur, mais c’est aussi plus distrayant. J’ai hésité sur ce mot, car il est parfois difficile de trouver où se trouve la distraction quand l’effort est à son comble. D’ailleurs, je pense que j’écris cet article aujourd’hui pour me rappeler pourquoi je m’impose tout ça.

L’évènement est dans un peu plus d’un mois. L’entraînement arrive à son pic et ma semaine a été épique (jeu de mots – “Allez Gab, c’est drôle quand même”). Je suis le même programme à quatre sorties par semaine que cet hiver. Je devrais probablement en faire un à cinq, mais j’avais besoin de me laisser de la place pour autre chose. Préparer un voyage et un site web par exemple. voici un récapitulatif de la semaine:

  • Lundi matin (voir): 65 minutes avec Gab. Ce qui signifie un départ matinal avant d’aller travailler à 5h55 (oui oui). Ça fait tôt, mais ça permet de faire autre chose de ses soirées.
  • Mercredi soir (voir): 75 minutes. Séance de cardio sur la piste Des Carrières. C’est un lieu idéal pour ce genre d’exercices. Vingt fois une minute rapides puis quarante-cinq secondes de repos. Et six fois trente secondes très rapides avec trente secondes de repos. Quel est le mot déjà? “Distrayant” n’est-ce pas?

  • Samedi matin (voir): 85 minutes. Je me suis dirigé vers le mont Royal. Il m’a pris l’envie d’aller jusqu’au sommet. Pour y arriver, je devais couper au plus court pour respecter la durée de ma course. Et le plus court, ça grimpe. Là, c’est une première, je perds connaissance! Mon cœur devait pomper encore trop fort et je me suis arrêté d’un coup pour faire pipi dans les bois. J’ai senti une vague me monter à la tête, ça s’est mis à tourner. L’instant d’après, je me réveillais allongé dans la forêt. Mes idées se sont remises en place assez rapidement et j’ai pu repartir progressivement avec une belle éraflure à la tête.
  • Dimanche matin (voir): Il faut se remettre en selle rapidement après une chute. Quoi de mieux qu’une sortie de 155 minutes. Oui je sais, c’est long longtemps. Heureusement, la balade est belle et mon super plan inclut quatre accélérations de dix minutes pour briser la monotonie. J’y ai ajouté la montée entre le canal Lachine et le mont Royal pour plus de “distraction”.

Et voilà, une semaine est terminée, une autre commence et avec elle de nouvelles sorties aux aurores, des fractionnés inventifs (ils sont différents chaque semaine) et une longue encore plus longue. La perte de connaissance ne sera pas au programme. C’est drôle une fois, mais je me passerais de renouveler l’expérience. Encore trois semaines intensives à venir avant de diminuer le volume pour être en forme le jour J. Aller, tiens bon mon Jeff.