Puis, quand j’ai pris conscience de ton existence, la timidité m’a un peu gagné. Osant à peine regarder la statue victorieuse que tu arbores fièrement à ta base. Des amis m’ont aidé à briser la glace pour enfin venir t’arpenter. S’il m’en reste surement encore à découvrir chez toi, je peux dire que je connais plus d’une de tes facettes.

 

Le chemin Olmsted tout d’abord. Douce pente parfaitement entretenue qui mène aux escaliers puis au point d’eau, puis au lac des Castors et au belvédère du chalet pour finir par le « tour de la croix » au gré des envies. Très populaire la week-end, j’arrive parfois à t’avoir « presque » pour moi tout seul en fonction de l’heure et du climat.

Ensuite, j’ai découvert les raccourcis de ce chemin. Ils me permettent de continuer à venir te voir même si j’habite un peu plus loin de toi, même si le plan de course ne nous est pas trop favorable. Ce sont parfois des pentes assez raides et parfois des escaliers. Ah! Les Escaliers! Un des éléments indéniables de ton charme. Tout le monde à Montréal les connait. Cette année, tu leur as refait une beauté pour que les amateurs de cardio ne se lassent pas trop. Ils ne sont certes pas faciles à apprivoiser, mais j’aime le défi et tu le sais.

C’est seulement l’année passée que j’ai découvert tous tes chemins de traverse, tes sentiers cachés, tes petits recoins qui font monter le palpitant. Là, les possibilités semblent infinies tant il y a de petits chemins qui s’entrecroisent tout au long de ton ascension et jusqu’à ton sommet. Mention spéciale à la ligne droite qui mène de la statue jusqu’à la croix en passant par le belvédère Camilien-Houde. De quoi vous décrasser les artères en un rien de temps. C’est dans ces dédales que l’automne passé je t’ai découvert en furie sous une pluie battante. Tes ruisseaux étant devenus des torrents.

Et oui, pour rompre la monotonie, au fil des saisons tu me fais découvrir différents aspects de ta personnalité. Toujours plus tempérée que la ville, tu es sombre à l’automne quand les nuits arrivent tôt et que la neige n’est pas encore là. Puis, la neige réverbère les lumières de la ville pour t’éclaircir un peu. Tu es féérique sous une belle tempête de neige. Tu me repousses parfois quand l’hiver nous apporte trop de glace. J’attends alors le printemps avec impatience pour te retrouver. Là, tu reverdis en un rien de temps pour m’offrir un couvert idéal pendant les grosses chaleurs. Pour finir, tu te pares de couleurs jaunes et rouges avant de t’assombrir à nouveau.

Et puis, il y a tous ces autres moments passés en ton sein. Les pique-niques, la luge, les tamtams, les balades à pied, à vélo, en raquette ou à ski. Ce belvédère du côté de Westmount que je serai bien incapable de retrouver où j’avais été me promener une agréable soirée d’été. À ta base, il y a ces gens prêts à aider quiconque voudrait entrer un peu plus en harmonie avec la nature et ceux par tous les temps.

Le temps passe, mais jamais je ne me lasse et tu me reverras bientôt n’en doute pas.