Une image vaut mille mots. L’adage utilisé à toutes les sauces et à outrance justifie aux yeux de ses défenseurs la prédominance des images au profit du texte dans les différents médias et dans l’espace public. L’espace virtuel ne fait pas exception à la règle. Le web pullule de blogues en tout genre dont l’accent est mis sur l’aspect visuel, notamment sur la qualité et la quantité des photos. Pour attirer les lecteurs, il doit y avoir beaucoup beaucoup de belles belles photos.

Depuis quelque temps, Jeff et moi sommes plongés au sein d’un dilemme de taille (vous allez voir, c’est existentiel pas à peu près). Pour vous attirer, cher(ère)s lecteur(trice)s, il faudrait agrémenter nos billets de blogues de photos. Beaucoup beaucoup de belles belles photos. On veut bien flatter votre œil, mais voilà toute l’essence de notre dilemme : notre blogue traite de course. Quel est le problème? me répondrez-vous. Et bien, sachez que dans 99% des cas, les photos de course, c’est laid pas à peu près.
Voici quelques exemples à l’appui.

Il faut avoir participé à une ou plusieurs courses officielles pour comprendre l’ampleur du problème. Si certaines personnes semblent avoir parfait l’art de sourire au bon moment, de sortir de leur état d’effort et de concentration qui tend à tordre les traits pour arborer un air fier aux photographes qui attendent les coureurs au détour du trajet, de réussir à rester maquillé pendant 21 ou même 42 kilomètres sans avoir des yeux de raton laveur ou avoir l’air de sortir d’une scène de film d’horreur, pas nous. Nous, on n’a rien compris. On transpire, on dépeigne, on n’a pas des beaux kits qui fittent et on oublie jusqu’au dernier moment les photographes qu’on voit trop tard. Ça fait qu’on se retrouve avec beaucoup beaucoup de photos pas bien bien belles où on est loin d’être à notre meilleur. D’ailleurs, on est toujours surpris du prix exorbitant demandé pour les photos prises à peu près à notre insu. Pourquoi payer 90$ pour se faire rappeler de quoi on a l’air dans le feu de l’action?

Maintenant qu’on a décidé de faire de notre projet une affaire publique, on doit jouer le jeu jusqu’au bout. On va mettre beaucoup beaucoup de belles belles photos de paysage, mais on n’échappera pas à la fatalité de devoir satisfaire votre curiosité et vous montrer de quoi on a l’air quand on transpire à Maui, à Auckland, à Hanoï, à Delhi.
Attention! Ça va être laitte!